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Dessin original

  • Encre, feutres et crayon (fixé) sur papier naturel (beige) 250 gr
  • 15 x 21cm (A5)
  • Pièce unique, signé et daté au dos
  • vendu non encadré
     

Original Artwork "a memory of childhood"

  • Ink, pen and pencil (fixated) on natural 250 gr paper
  • 15 x 21 cm (A5)
  • Unique piece signed on reverse
  • Sold unframed

Un souvenir d'enfance

58,00 €Prix
  • Les petits dessins sont l'occasion de décliner des thèmes comme les arbres voyants, les silhouettes de profil, les tête à tête, les forêts fantastiques...

  • Il est quatre heures dit le Mistral

    Un oiseau s'envole

    blanc

    mouette tourterelle colombe

    Il fait chaud dans la petite station balnéaire

    c'est le cœur de l'été

    Tout à l'heure Rodolphe

    a pris dans son épuisette

    une lourde limace de mer

    et l'a jetée sur la route

    pour la regarder se tortiller

    sur le goudron chaud

    et se faire écraser peut-être

    par une voiture

    Il reste l'odeur de goudron

    Il reste le bruit de l'avion

    qui traine une réclame

    dans le ciel paresseux

    La camionnette épicerie

    le haut-parleur

    "gagnez deux paquets de madeleinettes"

    Les pieds nus dans le sable

    et sur l'asphalte brûlante

    Le soir j'observe les trois jeunes filles

    qui sortent - c'est la mode des jupes longues

    Elles partent rejoindre les garçons

    sur la place des manèges

    L'une est laide et sa jupe longue

    est trop courte

    elle reste toujours seule

    année après année je les observe

    (cela dure 3 ou 4 ans)

    je ressens sa peine - les deux autres

    sont charmantes et heureuses

    elles ne m'intéressent pas

    Le soir les tégénaires aussi sortent

    l'extrémité de leurs pattes

    d'entre les lattes de bois du chalet

    le soir avance, les pattes avancent

    Il y en a partout je frissonne

    je les trouve repoussantes

    répulsion

    Et puis la saison s'achève

    ils s'en vont tous les autres

    Mais nous on reste

    On enfile nos solitudes

    Souvent je me tiens assise

    devant le placard à chaussures ouvert

    j'attends

    dedans de vieux souliers fatigués

    entassés pêle-mêle

    une odeur de pieds

    j'attends la magie malgré l'odeur de pieds

    Je suis Alice malgré le pauvre contexte

    j'attends qu'au fond du placard

    une porte s'ouvre sur

    un monde meilleur

    de la beauté du rêve

    j'attends en sachant parfaitement

    que c'est impossible

    mais je reste là quand-même

    obstinément

    J'attends autre chose

    que les cris des parents

    autre chose qui jamais ne vient

    et je me demande pourquoi

    Pourquoi n'y a t-il pas de magie ?

    C'est la grande question de mon enfance.

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